Par Nathalie Bellerose-Hamel – J’avais un sujet bien arrêté pour l’écriture de cet article jusqu’à tant que je me regarde dans le miroir pis que je constate de quoi j’avais l’air. En fait, je me demande même si j’ai l’air de quelque chose. J’pense que j’ai juste pas d’air. Tsé, ma photo utilisée pour me présenter dans la section des collaboratrices du site MaryBerlue est ben belle pis stylée, mais le hic est qu’on ne voit pas vraiment la robe que je porte… Quand j’y pense, toute la journée que je l’avais sur le dos, chaque fois que je me regardais dans le miroir je trouvais que j’avais l’air de la version cheap d’un Power Ranger vert… Je trouvais ça lette, mais je continue de l’arborer fièrement. C’est ça qui le pire ; c’est lette pis je l’assume.
Tsé adolescente, j’étais la p’tite nerd dans le portique des rejets pis je me suis demandé bien longtemps pourquoi.
Pourquoiiiiii moiiiii ? (écris-je sur un long ton plaintif…)
Ben criss, à me regarder dans le miroir, je me demande pourquoi, je me pose encore la question… Pour vous mettre en contexte, je suis éducatrice spécialisée pis surveillante d’élèves. Tantôt, je m’en allais faire mon shift pis je me suis croisée dans la glace en haut des lavabos.
Come on Nath, fais quelque chose.
Je portais le beau pantalon d’hiver rouge flash trois fois trop grand pour moi que mon chum m’a prêté… Ce n’est pas des farces, je voudrais sauter en parachute pis j’volerai toute seule… Belle suit d’hiver combinée à un manteau Adidas super serré full fit. Pis j’vous épargne le détail de mes mains vêtues de belles mitaines mauves et de ma tête cachée par une super tuque rouge, blanche, noire de marque Vans. À ce qu’il paraît, Adidas pis Vans sont comme chien et chat…
Ahhh….. Intéressant… (ton sarcastique !)
Bon, fak, je me dis que je ne dois pas avoir l’air si nerd que ça tsé… Je porte du Vans pis du Adidas… L’histoire est que je n’ai pas de goût. Si je porte un beau morceau de linge, rien qu’un beau morceau, ben mon cerveau bogue pis après j’agence ça avec n’importe quoi en me disant qu’au moins, je porte un beau morceau…
Rien ne fitte avec rien.
Quand j’ai une robe chic, je porte des running shoes. Quand j’ai de beaux souliers class, je porte des joggings. Quand, par grand miracle, tout mon linge s’agence c’est ma tête le problème : cheveux trop jaunes parce que je me suis blitché pis que je pense que je suis une blonde sexy (dit avec l’accent de la Guylaine sur YouTube), trop frisés ou bien, un côté plus court que l’autre…
Tsé, adolescente, mon genre de maquillage c’était des grandes lignes de eye-liners jusqu’aux oreilles pis du cutex appliqué avec du liquid paper.
Come on Nath, pose toi pu de questions…
J’ai 32 ans, pis je me rends compte que je n’aurai jamais de goût. (Mis à part en matière d’hommes… Hum… Vous n’avez pas vu mon mec ;)… Alléchant !
Bon OK, je fantasme… Nath, reviens sur Terre…
Bon. Le pire dans tout cela est que je ne trouve pas que je fais pitié. En fait, je suis tellement bien et heureuse dans ma peau, que j’ai juste pas trop de soucis de quoi j’ai l’air. J’ai comme un trop grand laisser-aller. J’suis une paresseuse de l’habillement. Fak, j’ai l’air d’une moppe avec chacun de ses petits brins de laine colorés de différentes couleurs. Tsé une moppe funky faite en paille, en laine, en laine d’acier pis en draps santé. Ce n’est pas des farces, même les punks ont plus de style que moi avec leurs p’tites patchs d’anarchie artistiquement cousue sur leurs pants délabrés pis leurs bretelles rayées ajustées sur leur épaule. Même eux fittent.
Moi, c’est juste non.
Sérieusement, j’ai 32 ans pis je me fais encore intimider par les cools de sixième année à l’école pour laquelle je travaille.
Mais tsé, avec tout ça, j’suis fucking bien dans ma peau. En fait, je pense que je suis la femme la plus heureuse sur Terre. J’ai appris à me réjouir des petites beautés simples de la vie. Oui, oui, la plus heureuse, je vous le dis ! Si je pouvais m’éventrer pis vous montrer toute la vie qui grouille en moi, vous y verrez des fleurs majestueuses, des papillons pis de p’tits pit-pits amoureux qui chantent tout le temps sous un beau ciel bleu d’été. J’ai le bonheur incrusté sous la peau pis qui me fait m’exprimer avec une voix chantante. J’ai une comédie musicale qui coule en permanence dans mes veines.
J’ose juger que ceux qui jugent avec malveillance ont une petite partie morte en eux pis qu’ils ne savent pas quoi faire pour se sentir vivant… Y’ont p’t’être pensée que le rabaissement des autres pouvait leur donner l’illusion d’être heureux. Eh bien moi, je crie haut et fort à toutes ces âmes blessées : qui jugent, me suivent ! Dépareillez-vous de ces accoutrements full kit, pis suivez la p’tite bizarre là-bas au puncho jaune du Sivanada Yoga camp enfilé par-dessus une belle robe rouge d’été à froufrous pis un legging noir avec de grosses bottes d’hiver rouges… À p’tête l’air ben bizarre, mais criss qu’à s’assume, qu’est heureuse, passionnée pis vivante !
Voilà.
Je ne sais pas comment finir l’article en fait. J’pense que j’ai inséré une belle petite morale au travers de tous ces écrits loufoques. J’pense que j’ai accompli ma mission en cette journée encore trop froide de printemps.
Ceux qui jugent me suivent ! Le bonheur est dans ceux qui s’habillent mal !!! 😉
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