Par Karyn B. – L’INTIMIDATION… Ouff, un mot rempli de souffrance pour moi. Ma plus grande crainte, quand mes enfants ont commencé l’école, c’est que tout comme moi, eux aussi soient victimes de ce comportement intentionnel d’un individu de faire perdre l’estime de soi à un autre.
Malheureusement, mes craintes se sont fondées. Rien de grave, pour l’instant vous me direz, mais lorsque j’en ai été victime, ça à commencer par ça aussi… Rien de grave pour l’instant.
Mais le « rien » est devenu gros, assez gros pour que le mot intimidation me donne des frissons, me fasse, encore aujourd’hui, pleurer quand j’y pense. En fait, après plus de 20 ans, ça fait encore partie de ma vie. Lorsque je croise ses personnes, qui ont fait de moi leur victime, sur la rue, j’ai envie de les rentrer dans un mur et leur dire tout le mal qu’ils m’ont fait. Car encore aujourd’hui, s’ils ont la chance de bucher sur ma réputation, ils le font encore. Juste de voir l’annonce à la télévision sur l’intimidation ça me vire à l’envers.
La vie leur a mis des épreuves difficiles à surmonter alors que moi je l’ai eu plus facile quand je me compare à ces personnes, mais la douleur et l’insécurité sont présentes constamment. Il y a une peur qui s’installe à vie. Peu importe le comportement d’une personne, peu importe ses faits et gestes, personne n’a le droit de briser l’estime et l’intégrité d’une autre personne. Même s’ils n’éprouvent aucun regret j’ai dû pardonner pour continuer.
Il y a quelques années, c’était au tour de ma fille de 9 ans. Vous vous rendez compte du nombre d’années qui lui reste à souffrir si, MOI SA MÈRE, je ne fais rien. C’est notre rôle à nous les parents, à intervenir auprès de nos enfants pour qu’ils ne soient pas des intimidants. Si chacun de nous en prenait conscience, il n’aurait pas de victimes. J’éduque mes enfants en leur montrant à aider les gens et à accepter les différences (religion, couleur, CLASSE SOCIALE), d’aller chercher la personne qui est seule et d’en faire un ou une ami(e) pas de rire de cette personne. Je leur montre à respecter leurs amis (es). Pourquoi dire qu’elle ou il est ton ami(e), si tu lui dis des choses méchantes ?
Vous êtes fière de montrer à vos enfants de s’exprimer et de dire ce qu’ils n’aiment pas, est-ce possible de leur montrer à le dire avec un certain RESPECT. Ou la fierté de dire : « moi mon enfant s’exprime, mais, en blessant les autres ». Un petit mot banal pour un enfant peut blesser à vie le cœur d’un autre. Nos petits êtres sont notre monde de demain. Montrons-leur le respect des différences.
Pensez-y donc !!!
Tu as tout à fait raison.. si seulement tout les parents pouvaient t’écouter ! Bises
Oh oui ! Si seulement ! Il y aurait moins de gens blessés ! 😞
Née dans un Québec (la capitale nationale, Ste-Foy on disait à l’époque) tout blanc qui avait un peu peur de ce qui n’était pas pure laine, à la petite école, j’ai eu droit à de l’intimidation. Dans ce temps-là, on disait de la taquinerie déplaisante ou de la mesquinerie tout court. Bon, c’était pas la fin du monde dans mon cas. J’ai eu droit à des surnoms peu sympas et à quelques volées sur un coin de rue par une bande de 2ième année quand j’étais en première (lâches en titi) parce que soit disant mon père volait des jobs ou encore parce qu’on était des cannibales chez nous (ouais, on peut dire ça… on se battait chez nous pour manger les yeux des poissons qu’on nous servait entiers à la table). Évidemment, j’imagine que certains de ces enfants avaient des parents plus ou moins ouverts aux ethnies et c’était pour ça que ces petits morveux m’en faisaient baver. À l’époque, nos parents étaient plus ou moins sensibles à ce genre de situation. Enfin, mes parents ne l’étaient pas. Donc, ils me disaient de ne pas brailler comme une mauviette tous les deux. Ma mère, elle, qui avait un gros fond catholique, rajoutait un tend l’autre joue. Mon père, lui, m’a donné le seul bon conseil qui m’a sortie de ma situation inconfortable et c’était : «Faut pas que tu le prennes personnel, les gens ont juste peur de ce qui est différent. Présentement, c’est toi qui sort du lot, dans pas grand temps ce sera un gros à lunettes ou une maigrichonne albinos» (comme si ça courait les rues). Puis à ça, il a ajouté : «Évidemment, tu ne vas pas attendre que ton obèse ou ton albinos te sort de ton pétrin, donc, la prochaine fois qu’on essaie de te casser les jambes, sors ton poing et fesse.»
Ok. J’en conviens, les psys et tout intervenant ne trouveront pas nécessairement que c’était un conseil judicieux. Mais le résultat fut quand même très positif. Quand j’ai mis mon poing en pleine poire (même si je me suis cassé le pouce parce que j’avais oublié l’autre conseil de mon père, soit celui de ne pas le mettre sous les autres doigts), on ne m’a plus jamais vue comme une victime potentielle et on m’a fichu la paix. J’ai même eu droit à un jus d’orange dans le bureau du directeur, tout en ayant une leçon de «on ne casse pas la gueule des autres, même quand ce sont des crétins!».
Et savez-vous quoi? Mon père avait aussi raison pour la différence qui fait peur. Eh oui! Et hélas ! Le jour où un enfant qui était un grand brûlé était arrivé dans notre école , je n’étais plus la saveur du jour.
Ah oui ! Ayant eu du chagrin pour avoir été intimidée, j’ai été la mère Thérésa des laissés pour compte… et si ça peut vous rassurer, on a tous bien survécu. Cela dit, il faut éduquer nos enfants à accepter la différence, à aimer la différence, à respecter autrui pour éviter que des intimidateurs naissent. Souvent, parents et amis, ça commence par nos propres préjugés qu’on peut se garder tout bas.
Je compatis aux parents qui s’inquiètent pour leur progéniture. Quand mon fils a débuté l’école l’an dernier, j’avais un petit serrement. Je me disais qu’avec sa démarche un peu à la marionnette (pantin) en bois à cause de sa diplégie spastique forme frustre, il serait à risque de mots blessants et d’intimidation. Mais bon, mon chum son père me rassurait en me disant qu’avec toute la confiance qu’il avait en lui parce que nous lui avions appris à ne pas douter de son intelligence et de sa beauté, que tout irait bien. Ça a bien été.
Oh wow !! Quel beau témoignage ! J’adore !! C’est vrai ! Quand on est différent, on resort du lot et c’est dans ces cas là que les autres en « profites » ! J’ai bien aimé le conseil de ton père ! J’avoue qu’il ne ferait pas l’unanimité ! Mais il y a quand même du vrai dans ce qu’il dit ! Pour terminer, tu as raison de dire que tout part de nous et que c’est à nous de montrer à nos enfants le respect et d’accepter la différence !! Merci beaucoup pour ton témoignage ! xxx